Pic de Bure, Observatoire et Combe de Mai

Depuis des années, je rêvais de grimper le Pic de Bure (2709m) : c'est le plus haut sommet le plus proche de chez nous, dans le massif du Dévoluy. J'ai découvert sa silhouette massive et ses pentes minérales bien avant d'y aller :  en faisant le montage de cette vidéo avec des images tournées par Mark en vol en 2011.

En juillet 2014, j'ai fait le trail de Bure, mais il pleuvait et le parcours a été amputé. A l'époque, je ne savais d'ailleurs pas encore qu'on peut accéder au plateau de Bure par 5 accès différents, et que la montée par les pistes de ski -proposée par le trail de Bure- est la moins intéressante.

Plus le temps passe, plus je prends confiance et  je pars maintenant seule pour faire des sommets et de longues rando/course, ce que je n'envisageais pas encore l'an dernier.

Aujourd'hui, Mark est parti voler. Je le dépose tôt sur le décollage de Laragne-Chabre et je repars aussitôt pour Montmaur, au pied de la face sud du Pic de Bure. Je me gare au parking du gîte de Sauvas à 1300 m d'altitude et c'est parti pour 4h15 de balade : je marche vite quand je monte (600m de D+ à l'heure), je cours si c'est plat (rare !) et je trottine en descente.

J'ai repéré cet itinéraire qui me permet de faire une boucle et d'explorer tout le plateau :

Itinéraire tracé par Alain Bellon - Altituderando

A l'arrière-plan, les antennes de l'observatoire du plateau de Bure

 Au départ du Sauvas, le sentier serpente dans la forêt et peu à peu glisse dans un univers très minéral. A  1800 m, à la Source du Vallon, nous quittons progressivement la végétation. Il y a quelques randonneurs aujourd'hui : pour une fois, j'ai de la compagnie sur les sentiers haut-alpins !

Table d'orientation du Pic de Bure (2709m). Hier il a beaucoup plu, les vapeurs se dissipent...

Le plateau de Bure fait 3.5 km de long et 500 m de large à une altitude supérieure à  2500 m

 

Au fond à gauche,  le Pic de Bure. Au premier plan, les installations de l'observatoire. Il y a 7 antennes et dans les années qui viennent leur nombre va augmenter pour devenir le 2ème observatoire de ce type après celui du Chili. Les paraboles glissent sur des rails le long de 2 pistes perpendiculaires, et pivotent sur des roues crantées. Elles auscultent l'univers. En 1999 et 2000, une série d'accidents tragiques (de télécabine puis d'hélicoptère) a fait 25 morts, pour la plupart du personnel technique.

La première partie de la Combe de Mai vue d'en-haut

En quittant l'observatoire, il me faut plonger dans la Combe de Mai. Plonger est le terme approprié. J'avoue que j'hésite. Le sentier n'est pas marqué. C'est un très long pierrier dans lequel il faut planter les talons et les bâtons et se laisser glisser. La descente est éprouvante et dure 40 mn. J'ai l'impression de mesurer 10 cm de haut, écrasée par cette immensité. Une longue chute de pierres résonne bruyamment dans la combe et me fait rentrer la tête dans les épaules.

En sortant de la Combe de Mai, c'est gigantesque.

Total de la balade : 17km et 1500 D+ 

Quand je reviens à la maison, je passe devant l'atterrissage, Mark s'est posé depuis 5 mn : perfect timing !