Parc du Mercantour : je t'aime moi non plus

Col de Cayolle qui emmène à Barcelonnette
Au dernier moment vendredi matin, je décide d'aller à Saint-André et pas à Laragne : une bonne décision ! A midi, les premiers "Xc men" décollent en parapente avec un voile venant de l'ouest. Ca n'avait pas l'air très bon, mais les cumulus commencent à se former à l'est. Un plafond haut était annoncé et j'avais tellement de vêtements sur moi que j'ai eu du mal à fermer mon harnais, plus 2 paires de gants et les bar mittens.
Au début, ça ne marchait pas très bien et avec les Xc men en parapente, on a tous abandonné Côte Longue. Impossible d'aller au nord par là. J'ai repris au dessus de la vallée de Thorame Haute et je suis parti vers Allos à 3500 m d'altitude. La vue d'ici était incroyable !


 A ma droite, je vois le Col de Champs (Colmars les Alpes), devant le col d'Allos et 10 mn plus tard La Cayolle. Au-même moment en regardant plus à l'est, la pyramide de la Bonnette qui pointe dans un océan de neige.  Je pense à tous ces cols gravis en vélo avec Anne.
 
En remontant au-dessus de Jausiers, je vois le col de Parpaillon (celui avec le tunnel) qu'on a grimpé par ses deux côtés en VTT.  Et le cols de Vars, de Larche et tous les autres cols en VTT plus à l'est qui emmènent vers le col Agnel, frontalier avec l'Italie. Tout au bout de la vallée qui commence à Saint-Paul sur Ubaye, c'est le col du Longet, source de l'Ubaye, qu'on a mis 7 heures à gravir et redescendre en VTT ! Quand j'entre dans les premiers reliefs vers  la citadelle de Montdauphin, au loin voici le col de l'Isoard. Je peux mettre un nom sur chaque col : nous sommes passés là si souvent en vélo ! A l'approche de Briançon, à chaque 360 °, je vois le Lautaret, le Galibier, le col de Granon, Montgenèvre et encore d'autres cols fait en VTT. Avant de faire demi-tour en Italie, je regarde en bas le col de l'Echelle qui descend à Bardonecchia, et à partir de là, le col de Sommeiller en Italie, notre premier col à 3000m en VTT... et la série des cols des Fourneaux encore plus hauts.
J'ai volé de nuage en nuage et rejoint l'autoroute des planeurs qui mène à Briançon et au-delà, et tellement m'ont dépassé dans toutes les directions !  Au-dessus du col de Granon à Briançon, un cumulus de la taille du Luxembourg m'a tiré à 4100 m ! Il faisait -7C° et le tube de mon camel bag a gelé. Le vent était léger. Depuis ce cumulus, j'ai fait encore 40 km en aller retour en Italie près de Bardonecchia.

Je suis submergé d'émotions : l'ivresse des cimes, la beauté des paysages, beaucoup de souvenirs, la chance d'être là...
Au nord de Jausiers, les nuages sont beaucoup plus bas côté italien
Je savais que le vol de retour serait difficile pour sortir de la vallée de la Durance. Et ça l'a été ! A 2500 m au dessus d'Embrun, j'étais dans le vent d'ouest de la vallée avec un voile épais, et j'ai atterri à Crots. Ce vol n'est pas valide pour la Coupe Fédérale de Distance car je suis entré dans le Parc national du Mercantour interdit de survol à moins de 1000 m au dessus du sol : même à 3700 m ça n'était pas assez haut !

C'est l'un des vols les plus spectaculaires de ma vie. J'ai ressenti les effets de l'hypoxie au dessus  de 3800 m. Je ne suis pas assez habitué à voler si haut ! Un grand merci à Anne pour la récup : je ne pouvais pas moins faire qu'offrir un bon restau à Crots !

Mon vol ici

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