Trails d'avril

Dimanche 7 avril  : Trail des Contreforts du Piolit
Près de Gap, l'équipe éducative du Lycée Sévigné organise un trail au départ du village de la Batie Neuve dans les pentes du massif du Piolit : 17.5 km pour 750 D+

La traversée du Torrent du Sapet

Départ à 10h, nous sommes 250 et je retrouve mon collègue prof Alain. La tonalité est donnée dès le départ : ce sera boueux ! Comme toujours dans les trails : le dénivelé est concentré sur la première partie et on attaque à froid... C'est vraiment ce que je déteste le plus. J'ai les mollets immédiatement en feu et ça grimpe très raide ! Il fait beau mais le vent est fort et glacial en altitude. Nous traversons plusieurs torrents et en cette période de fonte des neiges, ça coule à flots ! Les chemins sont transformés en vasques boueuses, impossibles à contourner, on pourrait y perdre ses chaussures tellement ça colle ... Je réussis à ne pas tomber, c'est le principal non ? Heureusement, c'est un trail assez court car je dois dire que je n'y ai pas pris tellement de plaisir, sauf en descente. Disons que ça fait partie de mon entrainement ... J'ai mis 2h26, classée 201/226.

L'après-midi, je fais la montée du Chabre (voir ci dessous) pour aller chercher la voiture au décollage nord, on appelle ça joindre l'utile à l'agréable !

Dimanche 14 avril
Aujourd'hui je me prépare pour le Trail Drôme Lafuma de 20 km et 1000 de D+ à Buis les Baronnies. J'avais d'abord pensé faire le 37km mais j'aurais été carrément gourmande et bien m'a pris de changer mon inscription ! A Buis à 8h00, je retrouve Marie-Anne, Jean-Marie, Aurore et Bruno : des amis aux profils et histoires bien différents, mais avec en commun l'amour de la course. C'est l'effervescence des grands jours qui me rappellent une mémorable Etape du Tour sur les mêmes lieux. Départ à 9h00 : 1200 personnes en même temps, il est inévitable que ça coince un peu... 
Photo Marie-Anne Laporte
 Les 2 premiers kilomètres sur le bitume, ça monte raide c'est assez violent pour les organismes pas échauffés. Et nous voici dans la colline dans un environnement magnifique et odorant : abricotiers en fleurs, buis, genêts, genevrier, et vue sur le Mont Ventoux encore un peu enneigé. Un changement de tracé de dernière minute semble être la cause de l'énorme embouteillage du début : nous quittons le single et montons à flanc de colline dans les buissons épineux. Au premier sommet ça recommence à courir un peu sur une crête, puis on repart en descente et en montée où le 2ème gros bouchon est causé par des rochers à escalader qui ralentissent le rythme et le flux. Autour de moi, j'entends bien grogner un peu mais les coureurs attendent dans la résignation. En ce qui me concerne, ces arrêts me permettent de souffler un peu et d'éviter d'avoir les mollets en feu mais au final ces ralentissements nous aurons bien coûté un quart d'heure. 

Premier et unique ravitaillement : c'est un peu juste pour la boisson, même si j'ai embarqué dans mon sac un camel bak de 1.5 l, je suis à sec à l'arrivée. On court dans de jolis sous-bois, puis on bascule sur le côté nord où le terrain est moins sec et un peu collant, avec quelques flaques de boue. Le 3ème bouchon c'est dans la dernière montée, très raide (40 % ?) et bien longue : je ne suis pas la seule à transpirer à grosses gouttes. 
Le paysage et la visibilité sont exceptionnelles : je suis habituée de ces lieux, mais je ne me lasse pas de les admirer. Mais le problème en trail, c'est qu'on n'a pas le loisir de regarder le paysage et j'ai les yeux collés au sol en permanence, très concentrée ... 
Ca y est, tout le dénivelé est fait et la descente est devant nous sur piste, route (très peu) ou sentier et je me surprends à me débrouiller pas trop mal, enfin ni mieux ni moins bien que mes voisins, c'est le principal. J'allonge les pas, je me penche en avant, j'écarte les bras et j'avance vite. Nous traversons un complexe touristique, puis un dernier single très raide et caillouteux qui nous amène au dessus de Buis les Baronnies et de l'Ouvèze. 
C'est sans doute pour le fun qu'on nous fait traverser l'Ouvèze (un lit d'au moins 15 m de large) avec une main courante : de l'eau jusqu'aux genoux... Il reste 2 km mais j'ai une fringale ce qui m'arrive rarement, je plonge la main dans mon sac sans m'arrêter et trouve une compote que j'engloutis mais ça ne suffira pas. Je vois presque les petites étoiles quand je décide de m'arrêter pour trouver dans mon sac quelque chose de plus nourrissant. C'est idiot si près du but ! Mais l'arrivée se profile et nous rejoignons Buis avec un accueil très chaleureux : 3h08, classée 659/784. 


Traversée de l'Ouvèze
15h30 : quand Mark est en vol, je suis hyperactive, ça me permet de me concentrer sur mes occupations et  de ne pas penser au danger de son activité. Après un retour rapide à la maison et un peu de farniente sur la terrasse, me voici équipée pour mon deuxième défi de la journée : monter le Chabre à pied. C'est la montagne d'à côté et il faut 11.5 km et 600 D+ pour rejoindre le décollage sud où Mark a laissé la voiture. Déjà dimanche dernier après le Trail du Piolit, j'étais montée à pied en 1h44 jusqu'au décollage nord. Aujourd'hui j'ai un peu moins d'ambition et je pars plus doucement. Musique à fond, bidon dans le dos, je marche vivement en m'aidant beaucoup des bras. Les 2 premiers kilomètres sont en balcon sur les gorges de la Méouge et je prends le temps d'observer un nageur qui fait du crawl à contre courant, c'est à dire sur place. Bonne idée ! mais sans doute très froid...
Passé le hameau perché de Pomet, on entre dans la magnifique forêt du Chabre et la montée est en pente douce et régulière. J'avance bien, rythme : 10mn/1 km. Les 3 derniers kilomètres sont beaucoup plus raides, au dessus de 10 % mais la contemplation du paysage permet de compenser l'effort. Arrivée à la fin de la route goudronnée (décollage nord), je prends la piste vers le sud... encore un km et le véhicule de Mark est en vue. Total 2h10 pour 600 D+

20h00 : Mark atterrit au camping de Laragne et je pars le chercher. Voici une journée bien remplie. En  sport, on appelle ça "entraînement bi-quotidien"  : très en vogue chez les coureurs d'ultra-fond ! Vous voyez où je veux en venir ?

Commentaires

  1. Bravo pour ce bi-quotidien tonique !!!
    Sympa la découverte du trail ... Eh oui, les organisateurs ont la manie de chercher des trucs insolites pour "agrémenter" le parcours ... La traversée de rivière est un grand classique. Avec la corde, vraiment tout confort !!!
    Bon copain Bricolo était également à Buis, j'ai eu vent des petits bouchons. C'est un peu malheureusement le risque sur les grosses organisations.
    Bonne continuation championne. Bises.
    Poucet toujours

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